Sacs en tissu, bijoux, Hamacs, poteries, orfèvrerie, chapeaux, ponchos, … L’artisanat en Colombie est à l’image du pays : riche et diversifié. A chaque région sa spécialité et son patrimoine ! Le pays idéal si vous souhaitez repartir avec un petit souvenir de votre voyage dans votre valise. Mais quelles-sont les pièces d’artisanat incontournables en Colombie ? On vous en a sélectionné quelques-unes. Suivez le guide !
Sommaire :
- L’artisanat en Colombie, une tradition
- 1/ Les mochilas Wayuu, l’artisanat coloré de La Guajira
- 2/ Les mochilas Arhuacas, la tradition de la Sierra Nevada de Santa Marta
- 3/ Les Hamacs de San Jacinto
- 4/ La céramique de Raquira
- 5/ Las molas, gardien du patrimoine de la tribu Kuna
- 6/ L’orfèvrerie de Mompox
- 7/ Le Chapeau Vueltiao, le symbole national
- 8/ Les ruanas, l’art du poncho à la colombienne
- 9/ Le travail de l’émeraude, la pierre précieuse phare de Colombie
- 10/ Les Chaquiras, les bijoux traditionnels Embera
L’artisanat en Colombie, une tradition
Que l’on soit au cœur du Désert de la Guajira, au bord du fleuve Amazone ou au milieu des montages de la Sierra Nevada de Santa Marta, l’artisanat occupe une place prépondérante dans le quotidien et l’économie colombienne. Près d’un million de personne dans le pays gagne sa vie directement ou indirectement grâce à l’artisanat. 60 % d’entre eux sont issus d’une zone rurale et indigène. C’est que l’artisanat, c’est avant tout un savoir-faire qui se transmet de génération en génération, parfois depuis des centaines voire des milliers d’années. Chaque pièce d’artisanat raconte une histoire, l’histoire d’un peuple, d’une tribu.
Les régions de Colombie se narrent ainsi à travers leurs traditions et leur savoir-faire, un savoir-faire parfois reconnu à l’international. Entre les incontournables mochilas des Wayuu, les bijoux d’orfèvrerie de Mompox ou encore la céramique de Raquira, on vous emmène pour un petit tour du pays à la découverte des plus belles pièces d’artisanat de Colombie.
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1/ Les mochilas Wayuu, l’artisanat coloré de La Guajira
C’est certainement la pièce d’artisanat la plus connue et la plus incontournable de la Colombie ! Concrètement, la mochila est un sac à bandoulière tissé à la main de tradition ancestrale, que l’on retrouve d’ailleurs dans plusieurs tribus indigènes du pays comme celles de la Sierra Nevada de Santa Marta (voir plus bas). Avec ses couleurs vives et ses motifs uniques, la mochila Wayuu s’est peu à peu imposée comme l’une des pièces phares de l’artisanat indigène du pays. Tissées par les femmes de la communauté Wayuu vivant dans le désert de La Guajira, à l’extrême nord-est du pays, les mochilas Wayuu s’exportent aujourd’hui un peu partout en Colombie, et même à l’international.
Traditionnellement, les mochilas Wayuu sont confectionnées en deux étapes. Première étape : la création de la pochette. Ce sont les femmes Wayuu qui s’attèlent à la tâche. Pendant plusieurs jours (en général, environ 25 jours de travail), les femme Wayuu tissent avec dextérité et imagination le corps de la mochila grâce à une technique secrète transmise de génération en génération. Chaque motif est unique, il n’y a pas de patron prédéfini, ce qui confère à la mochila une aura toute particulière. Deuxième étape : la bandoulière. Cette étape est généralement exécutée par les hommes. Enfin, une fois la mochila confectionnée, les femmes Wayuu y rajoutent quelques petits détails et finitions décoratives.
Il est possible de retrouver et d’acheter des mochilas Wayuu un peu partout dans le pays, mais vous payerez logiquement moins cher à la source : dans le village d’Uribia ou à Riohacha. Evitez de marchander, le travail derrière ces œuvres artisanales est conséquent et les Wayuus comptent beaucoup sur la vente de cet artisanat pour vivre.
2/ Les mochilas Arhuacas, la tradition de la Sierra Nevada de Santa Marta
On l’évoquait précédemment, les Wayuus sont loins d’être la seul tribu indigène à perpétrer l’art de la mochila. Les communautés de la Sierra Nevada de Santa Marta s’illustrent également dans la confection de la mochila traditionnelle, et ce depuis des siècles et des siècles. Comme son nom l’indique, la mochila Arhuaca est une tradition du peuple Arhuaco, fabriquée par les femmes de la communauté depuis leur plus jeune âge. On retrouve des mochilas similaires dans les autres communautés de la région comme la tribu Kogui, les Kankuamos et les Wiwas.
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Similaires aux mochilas Wayuu de par leur forme, ils se distinguent dans le choix des couleurs des motifs. Les mochilas arhuacas sont en effet traditionnellement de couleur blanche et rayées de motif gris, bruns et noir, et sont confectionnés sur base de matériaux naturels comme de la laine de brebis, du coton et de la Fique (fibre naturelle issue d’une plante locale). Les motifs font généralement référence à la cosmologie indigène, avec des représentations animales ou divines.
Les mochillas sont portées par les hommes de la communauté et peuvent servir au transport des effets personnels, ou denrées alimentaires et/ou aux feuilles de coca. Aujourd’hui, il est possible d’acheter en souvenir des mochilas Arhuacas dans les villes aux alentours, comme Santa Marta ou Valledupar.
3/ Les Hamacs de San Jacinto
Outre les Mochilas, les Colombiens sont également réputés pour la confection des hamacs en tissus. Vous retrouverez dans de nombreuses villes colombiennes (surtout en bord de mer) quelques exemplaires colorés. Mais s’il y a bien une ville qui en a fait sa spécialité, c’est San Jacinto, un petit village situé dans le département de Bolivar, à moins de deux heures de Carthagène des Indes. C’est ici que vous pourrez retrouver les hamacs les plus fins et les plus aboutis du pays. Ils sont généralement très colorés, parfois aux dessins géométriques, parfois floraux. Plus le dessin est complexe, plus le hamac est précieux. De nouveau, si vous avez la chance de passer dans le village ou que vous en trouvez aux alentours, gardez à l’esprit qu’un seul hamac peut demander entre deux et six mois de travail à l’artisan. C’est un travail titanesque, mais le résultat est là !
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N’hésitez pas d’ailleurs à visiter un atelier de fabrication si vous êtes de passage à San Jacinto histoire de connaître tous les secrets de fabrication qui se transmettent de génération en génération. A noter que San Jacinto est également passé maître dans la fabrication des tambours, tambours utilisés notamment pour accompagner la fameuse Cumbia, style de musique colombien particulièrement apprécié dans cette région.
4/ La céramique de Raquira
On change de décor, cap vers le centre du pays dans l’un des plus beaux villages du département de Boyaca : Raquira. Dès les premiers pas dans le village, les rues et les façades colorées ne laissent que peu de place au doute : nous nous trouvons bien dans la capitale de la céramique colombienne. Assiettes, bols, tasses, vases, tirelires, … Il y en a pour tous les goûts ! A Ráquira, L’art de la céramique se perpétue depuis l’époque précolombienne, de famille en famille. A l’époque, on conférait à cet artisanat, outre son aspect utilitaire dans la vie quotidienne, une véritable dimension magique, la céramique étant considérée comme l’union des 4 éléments qui composent l’univers : l’air, la terre, l’eau et le feu.
De nombreux ateliers sont disséminés çà et là … N’hésitez pas à y pousser la porte, vous y découvrirez tous les rouages de cet artisanat et peut être même aurez l’occasion de façonner votre propre œuvre. Une expérience à vivre !
Mais aussi : la Céramique de Guainia
Bien que Raquira soit considérée comme la capitale de la Céramique en Colombie, elle n’en détient pas non plus le monopole. D’autres régions se consacrent également à l’art de la céramique, pour notre plus grand bonheur. C’est le cas du magnifique département de Guainia (connu notamment pour ses impressionnants Cerros de Mavecure), une région majoritairement peuplée par des tribus indigènes. C’est d’ailleurs auprès de ces tribus indigènes que l’on peut acheter quelques pièces en céramique de tradition ancestrale. Et l’avantage, c’est qu’on l’achète directement auprès des artisans, on sait donc que notre argent bénéficie directement à la communauté. Une belle manière de soutenir économiquement la vie du village.
5/ Las molas, gardien du patrimoine de la tribu Kuna
Installée notamment dans les départements de Choco et d’Antioquia, dans la région de la forêt du Darién et le golfe d’Uraba, la communauté Kuna s’est fait connaître en partie grâce à son artisanat unique en son genre : le travail de la mola. Pièce fondamentale des tenues des femmes Kuna, la mola est une pièce en tissu minutieusement tissée et très colorée. Chaque pièce unique représente différents symboles cosmiques et est élaborée selon un savoir-faire ancestral tenu secret. C’est dès leur plu jeunes âges (4 ans pour être exact) que les femmes Kunas s’initient à la confection des molas, grâce aux savoirs de leurs aînées. La réalisation d’une mola pendre prendre entre cinq et sept jours. Plus la pièce sera de qualité, plus la femme Kuna en retirera prestige et reconnaissance au sein de la communauté.
Même s’il est aujourd’hui possible de retrouver des molas un peu partout dans les grandes villes de Colombie, le meilleur endroit reste dans les villages carribéens de Capurgana et Sapzurro.
6/ L’orfèvrerie de Mompox
Une des spécialités de la ville de Mompox, magnifique village classé au Patrmioine Mondial de l’UNESCO, est son artisanat de bijoux, en particulier les bijoux d’argent en filigrane. Ce savoir-faire découle directement des orfèvres arabes d’antan, qui avaient eux-mêmes transmis leurs traditions aux colonisateurs andalous avant leur arrivée sur le territoire sud-américain. Aujourd’hui, Mompox est considéré comme le principal centre d’orfèvrerie en Colombie, et son art s’exporte même à l’international.
Concrètement, l’art du filigrane consiste à manier des fils d’or ou d’argent d’une extrême finesse. Aujourd’hui, près de 170 orfèvres du village travaillent encore l’argent ou l’or suivant les préceptes arabes. De nombreuses joailleries (23 pour être exact) parsèment les rues de Mompox en Colombie. Parmi ces orfèvres, une famille se démarque : les Garrido, qui se transmettent depuis 1897 ce savoir-faire unique de génération en génération. Un savoir-faire qui requiert avant tout beaucoup de patience et d’agilité. Créer un bijou en filigrane peut durer entre une demi-journée et deux semaines, selon la taille et le design. Si vous avez l’occasion de visiter un atelier, n’hésitez pas, c’est assez saisissant !
7/ Le Chapeau Vueltiao, le symbole national
Aujourd’hui mondialement connu, le chapeau Vueltiao s’est imposé petit à petit comme un véritable symbole national de la Colombie. Le chapeau Vueltiao est traditionnellement confectionné par la tribu Zenú, une communauté indigène installée dans la région du Rio Sinú, entre les départements de Cordoba et de Sucre, au nord-ouest du pays. Selon une tradition précolombienne, le chapeau Vueltiao est élaboré à base de « caña flecha », une plante tropicale typique de la région, assez semblable à la canne à sucre. Les fibres de la « caña flecha » sont ainsi transformées en motifs blancs et noirs (parfois avec une touche de couleur) symbolisant la spiritualité de la tribu Zenú. Des motifs créés par les ancêtres des Zenús et répétés de génération en génération.
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Le prix et la valeur d’un chapeau Vueltiao dépendra du nombre de bandes de « caña flecha » qui sera tissées. Le Quinciano par exemple est le plus abordable, n’arborant « que » 15 bandes de « caña flecha ». A l’inverse, le Veintisiete est le précieux, et celui qui requiert le plus de travail (jusqu’à 30 jours de travail). Comme son nom l’indique, il arbore pas moins de 27 rayures. Plus le chapeau sera rayés, plus il sera souple et de qualité.
Outre le chapeau Vueltiao, la technique ancestrale de la tribu Zenú se retrouve également dans d’autres pièces d’artisanat comme le sac, la ceinture ou le bracelet. On retrouve ces chapeaux et autres pièces essentiellement dans la ville de San Andrés de Sotavento, dans le département de Cordoba même s’il est possible aujourd’hui de retrouver cet artisanat un peu partout en Colombie.
8/ Les ruanas, l’art du poncho à la colombienne
Dans la région andine, il est un accessoire très prisé pour protéger du froid de l’altitude : le ruana. Pièce maîtresse de l’artisanat de la région de Boyaca, le « ruana » n’est autre qu’un type de poncho tissé à partir d’une laine de mouton ultra-fine selon une expertise qui traverse les siècles. Le vêtement est d’une qualité exceptionnelle et permet de combattre les plus basses températures. Il s’agit sans aucun doute de l’une des pus grandes fiertés des habitants de Boyaca. Pour comprendre son origine, il faut remonter au temps de la conquête espagnole, lorsque les savoir-faire européens épousèrent les traditions indigènes pour arriver petit à petit à la création de la ruana.
Concrètement, la première étape de la confection d’une ruana consiste logiquement à la tonde des montons. La laine est ensuite lavée, teintée et allongée afin de faciliter le tissage. Enfin, la laine est tissée jusqu’à obtenir le fameux poncho.
La capitale de la ruana en Colombie n’est autre que la ville de Nobsa, c’est ici que vous pourrez acheter les meilleures pièces. Il n’y a qu’à se balader dans les rues du village pour comprendre l’ampleur du phénomène. Enfants, adultes, senors, … Tout le monde porte le ruana. De nombreuses vitrines affichent fièrement le poncho, il est même assez courant de voir quelques femmes tisser directement dans la rue ou au fond d’un atelier. Attention, bien que de nombreuses copies moins chers existent, le véritable ruana n’est pas forcément bon marché, mais vous pouvez être sur d’avoir entre les mains de la qualité, fruit d’un travail long et minutieux. Dans une moindre mesure, on peut retrouver tout ce savoir-faire du tissage de la laine dans d’autres villes de Boyaca, comme Villa de Leyva, Iza ou encore Firavitoba.
9/ Le travail de l’émeraude, la pierre précieuse phare de Colombie
Impossible d’évoquer l’artisanat de Colombie sans évoquer le travail de l’émeraude, la pierre précieuse incontournable de Colombie. La Colombie est en effet réputée pour produire la plus belle et la plus éclatante émeraude au monde, dotée d’une couleur verte intense inégalée. A elle seule, la Colombie représente près de 50% de la production totale. Il s’agit du premier producteur au monde. Les principales mines d’émeraudes se trouvent dans le département de Boyaca, comme la mine de Chivor, la mine de Muzo ou la mine de Coscuez. On raconte que les incas exploitaient déjà les mines à l’époque, mais celles-ci furent petit à petit abandonnées au fur et à mesure du déclin de leur civilisation. Il faudra attendre le 16ème et l’arrivée des conquistadors espagnols pour redécouvrir cette pierre précieuse unique.
Si vous avez envie (et que vous avez le budget) de ramener une authentique pierre d’émeraude de votre voyage en Colombie, c’est tout à fait faisable, mais attention à ne pas se faire arnaquer. Le plus simple est d’acheter votre émeraude directement dans la capitale, à Bogota. Plusieurs boutiques existent comme le magasin Emerald by Love Corp ou carrément le centre commercial Emerald Trade Center, complètement dédié à la pierre précieuse. Pour comprendre les différences de prix que l’on peut observer à la vente, il faut savoir que la qualité d’une émeraude est basée sur trois critères : sa pureté, sa taille et surtout, sa couleur. Lors de l’achat, essayez d’obtenir le certificat d’authenticité de la pierre. N’hésitez pas à négocier le prix également, vous pouvez avoir d’agréables surprises.
Enfin, si vous voulez apprendre un peu plus sur cette pierre si convoitée, nous vous invitons à visiter le Musée International de l’Emeraude, créé en 2008 et situé à Bogota.
10/ Les Chaquiras, les bijoux traditionnels Embera
Enfin, nous terminons ce petit tour à la découverte de l’artisanat de Colombie sur la côte Pacifique, entre les régions de Choco, de Risaralda et de Caldas. C’est ici en effet qu’est installé la tribu indigène Embera, une tribu devenue célèbre pour sa confection de bijoux composés de nombreuses petites perles colorées, appelée « chaquiras ». Des bijoux qui peuvent prendre la forme de collier, de bracelet ou même de boucle d’oreille.
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Partie intégrante de la tenue traditionnelle des femmes Embera, les chaquiras se distinguent par leurs couleurs vives et leurs motifs uniques aux dimensions divines (souvent géométrique ou à l’image d’un animal ou d’une fleur). Aujourd’hui, les femmes Embera profitent de leur savoir-faire exceptionnel transmis de mère en fille pour vendre dans le reste du pays leurs bijoux et ainsi dynamiser l’économie de la communauté.
Cet article sur l’artisanat en Colombie vous a intéressé ? Vous aussi, vous aimeriez partir à la découverte de la Colombie et de son artisanat ? En tant qu’agence locale réceptive, nous vous organisons des circuits personnalisés en fonction de vos envies et votre budget. Intéressé.e ? Contactez-nous.
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