Terres de mixité par excellence, la Colombie est le berceau de plusieurs communautés indigènes qui continuent de perpétrer des traditions vieilles de plusieurs millénaires. Qu’ils s’agissent des Kogis de la Sierra Nevada, des Guambianos de Silvia ou encore des Wayúu du désert de La Guajira, partez à la découverte de ces peuples qui ont su traverser les époques et les bouleversements et qui sont bien souvent les gardiens d’une nature exceptionnelle.
Sommaire :
Les indigènes en Colombie : 3,5 % de la population
Selon un dernier recensement effectué en 2005, on compterait environ 1,4 million de personnes indigènes vivant en Colombie, soit 3,5% de la population globale. Les groupes indigènes de Colombie sont répartis, selon les recensements officiels, en 87 communautés indigènes différentes, bien que l’Organisation Nationale des Indigènes de Colombie en décompte plutôt 102. Ces communautés aborigènes sont dispersées sur le tout territoire, essentiellement dans des zones reculées du pays, comme la Sierra Nevada ou aux abord de la forêt amazonienne. Elles bénéficient d’un statut à part et jouissent d’une certaine autonomie institutionnelle leur permettant de perpétuer leur culture et leurs traditions sur leurs terres.
Malheureusement, l’histoire n’a pas épargné les communautés indigènes de Colombie qui ont dû, et doivent encore surpasser de nombreux obstacles, du massacre des conquistadors au 16ème siècle, aux conflits armés en passant par la dépossession progressive des terres sacrées au profit d’un tourisme peu scrupuleux.
Malgré tout, à l’heure d’aujourd’hui, certaines communautés font le pari de l’ouverture et de l’échange, pour transmettre aux voyageurs respectueux et curieux leur vision de la vie et leur respect de la nature. Une expérience particulièrement enrichissante.
Les communautés indigènes des Caraïbes colombiennes
Les Wayuus, les gardiens du Désert de La Guajira
Installés sur la Péninsule de La Guajira, au bord de la mer des Caraïbes et à la frontière Vénézuélienne, les Wayuus (appelés aussi Wayus ou Wahiros) sont de loin la communauté indigène la plus importante de Colombie, représentant à eux seuls 20% de la population totale des indigènes du pays. Une autre grande partie de la communauté vit de l’autre côté de la frontière, côté Venezuela. Comparé à d’autres communautés du pays, ils ont été relativement épargnés par l’arrivée des Conquistadors espagnols, ce qui explique en grande partie leur importance. Néanmoins, ils ont du faire face à de nombreuses difficultés, notamment en raison des nombreux conflits armés qui ont sévis dans la région ainsi que de la sécheresse extrême qui rend l’agriculture difficile. Encore aujourd’hui, il s’agit de l’une des communautés les plus démunies de Colombie.
Les Wayuus parlent majoritairement le wayuunaiki, une langue qui provient de la famille linguistique des Arawaks, tribus qui vivaient jadis en Amérique du Sud et dans les Antilles. Ils vivent essentiellement du tissage, de la pêche et de l’élevage de chèvre.
La communauté des Wayuus s’inscrit dans un modèle plutôt matriarcal, les femmes ont une place centrale dans la tribu, ce sont elles qui transmettent leur savoir à plus jeunes, à l’image de la femme Ouutsü, autorité spirituelle du clan. Les femmes Wayuus portent de longues tuniques aux couleurs vives et se peignent le visage avec de la terre séchée. Les Wayuus sont également très connus dans le pays pour leur artisanat, les fameuses « Mochilas » colorées (sac typique de la région) que vous retrouverez un peu partout en Colombie, ou encore les hamacs « chinchorros », également très populaires.
Si jamais vous avez la chance d’aller à la rencontre de cette communauté, ne manquez pas d’en apprendre plus sur leur culture en visitant une authentique Rancheria, des maisons typiques Wayuu. Peut-être aurez-vous la chance d’assister à la danse de la Yonna ou la Majayura, danses rituelles entonnées à chaque étape importante de la vie des Wayuu.
Les communautés indigènes de la Sierra Nevada
Le massif montagneux de la Sierra Nevada de Santa Marta, connue notamment pour abriter le magnifique Parc Tayrona, est encore aujourd’hui le refuge de 4 communautés indigènes, descendants directs des Tayrona, l’une des plus grandes civilisations précolombiennes de la région : les Koguis, les Arhuacos, les Kankuamos et les Wiwas. Bien qu’ils partagent grand nombre de préceptes et de traditions, chaque peuple vit indépendamment des autres.
Les Koguis
Repliés sur les versants de la Sierra Nevada, les Koguis mènent une existence simple et hautement spirituelle. Les quelques 12 000 individus qui composent la tribu vivent essentiellement de la pêche, de la chasse, de l’agriculture et de la culture du café. Plutôt discrets, ils ont à cœur de préserver leur mode de vie ancestral, hérité directement de leurs ancêtres Tayronas. Ils vouent un véritable culte à « Aluna » (Mère Nature), qu’ils considèrent comme un être vivant à part entière, mère de toute l’humanité. Comme d’autres ethnies de la Sierre Nevada, ils considèrent les monts enneigés qui les entourent comme le centre du monde, un endroit sacré.
Les Mamos (chefs spirituels Koguis) s’adonnent régulièrement à des rites sacrés visant à célébrant le cycle de la vie, depuis la naissance jusqu’à la mort. Ces cérémonies sacrées sont composées de danse, de chant, d’offrandes et autres rites. Les cérémonies mortuaires ont également une importance primordiale dans la culture Kogui, qui ne voit pas la mort comme un événement tragique mais bien comme un « accomplissement » de la vie.
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Les Koguis sont reconnaissables à leurs vêtements traditionnels. Ils portent généralement un pantalon et une longue tunique blanchâtres qu’ils tissent eux-mêmes. Ils portent deux (parfois trois) « mochilas » posés en bandoulière, l’une pour récolter l’ « hayo » (feuilles de coca) et une autre pour garder des vêtements de rechange en cas de plus long voyage ou d’autres choses plus personnelles. A leur majorité, les hommes Kogis reçoivent un « poporo », un fruit sec de la famille des citrouilles dont l’intérieur est tapissé de poudre de coquillage et qu’ils mélangent avec la feuille de coca qu’ils ont mastiqués au préalable. Tout au long de leur vie, les hommes kogis s’affairent à modeler leur poporo à l’aide d’un bout de bois appelé « sokunu ». Les femmes sont également vêtues de blanc, elles portent deux couvertures de coton croisées et attachées à l’aide d’une écharpe. Elles portent également un pagne coloré (souvent rouge, placé autour du cou).
Les Arhuacos
Comme les Koguis, les Arhuacos considèrent les montagnes de la Sierra Nevada comme le centre du monde. Ils se sont donnés comme mission de protéger toutes les ressources naturelles offertes par Mère Nature. La tribu est composée d’environ 25.000 individus. Ils sont rassemblés autour de la figure du Mamo, le guide spirituel de la tribu. Avant de se prétendre Mamo, le Haruaco doit d’abord s’éduquer pendant près de 9 ans, et vivre reculé dans le une cave avec le plus ancien, afin qu’il lui transmette tout son savoir.
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Bien que le style vestimentaire ressemble beaucoup au style Kogui, les Arhuacos se distinguent par le chapeau des hommes, un chapeau blanc conique très reconnaissable. Les Arhuacos sont aussi connus pour leur mochillas typiques, de couleur blanche et rayés de motifs gris, bruns et noir.
Les Wiwas
Les Wiwas sont une ethnie vivant également au cœur des montagnes de la Sierra Nevada et sont composés d’environ 12.000 individus. Ils vivent principalement de l’agriculture, de l’élevage et de la culture du café. Ils sont également très impliqués dans le tourisme, notamment autour du territoire de la Ciudad Perdida. La plupart des guides qui accompagnent les randonneurs lors de cette excursion hors du commun font partie de la tribu des Wiwas.
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Comme les autres communautés de la Sierra Nevada, les Wiwas vivent en étroite relation avec la nature et s’articulent autour de la figure spirituelle du Mamo. Ils possèdent leur propre language, le Damana, issu de la famille linguistique Chibcha. Côté tenue, les Wiwas ont un style vestimentaire assez similaire aux Koguis, avec un pantalon un peu plus long et surtout un chapeau blanc artisanal aux côtés retroussés (nommé Kazurru), qui rappelle les chapeaux de cow-boy. Les femmes sont drapées d’une couverture blanche faite main et d’un collier de tissu de couleur plus vive. La plupart des Wiwas possèdent également des mochillas tissées dans de la laine et de la « Fique » (fibre naturelle issue d’une plante locale), semblables à celles confectionnées par les autres tribus de la Sierra Nevada.
Les Kankuamos
Enfin, intéressons-nous désormais à la quatrième tribu présente dans la Sierra Nevada, les Kankuamos. Ils se présentent comme les « gardiens de la Sierra ». Lourdement affectés durant la colonisation, les Kankuamos ont réussi grâce à la tradition orale à maintenir une partie de leurs rites et traditions millénaires, comme la collecte d’offrande ou les musiques traditionnelles de Gaita ou Chicote.
Comme pour les autres tribus de la Sierra Nevada, les Kankuamos se réunissent autour de la figure du Mamo, qui agit à la fois, comme médecin, comme sage et comme homme politique de la tribu. Les Mamos de chaque tribu se réunissent dans la Teruarica, la maison de cérémonie, pour discuter ensemble du futur de la communauté.
Au niveau de la tenue, on retrouve les mêmes couleurs blanchâtres que dans les autres communautés de la Sierra Nevada, deux couvertures croisées pour les femmes et un pantalon court et une tunique par dessus pour les hommes, agrémentés d’un chapeau. Les jeunes hommes possèdent également leur « poporos ».
Les Guambianos, les indigènes du Cauca
On estime le nombre de Guambiano en Colombie à 12.000 personnes environ. Ils parlent le Nasa Yuwe entre eux. Le nom des Guambianos viendrait du mot « Guambia », signifiant un sac traditionnel utilisé par les femmes pour transporter leur nécessaire à tisser. En effet, les femmes Guambianos sont reconnues pour exceller dans l’art du tissage. La vente de leur production est d’ailleurs la principale source de revenu de la tribu.
Mais les Guambianos sont également réputés pour leur travail d’agriculture, suivant des méthodes agricoles ancestrales, mais aussi d’élevage. Bien que le peuple Guambiano est assez réservé de nature, ils sont réputés pour leur gentillesse et leur sourire. Veillez toutefois à leur demander la permission si vous voulez les prendre en photo, ou le cas échéant rester discret.
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Les Guambianos portent une attention toute particulière à leur style vestimentaire, c’est une manière pour eux de résister face aux modes occidentales et se démarquer des autres. Les hommes comme les femmes portent de longues jupes cintrées de ceintures en cuir. Noires pour les femmes, bleu nuit pour les hommes. Sur leur épaules, les femmes se drapent d’un pagne d’un bleu vif, orné d’un rebord rose ou rouge. Les hommes enfilent quant à eux un épais poncho, appelé Ruana, complété d’une écharpe rouge. Sur les têtes, les hommes comme les femmes abordent soit un chapeau melon, soit un chapeau de paille plat et rond. A leur cou, les femmes superposent de nombreux colliers traditionnels. Enfin, pour se déplacer, les femmes ne quittent pas leur mochillas (sac traditionnel).
Les peuples d’Amazonie
A cheval sur plusieurs départements comme celui d’Amazonas, de Guaviare, de Vaupes, de Putumayo ou encore de Guainia, l’Amazonie colombienne, surnommée le « Poumon de la Terre » est le berceau de nombreuses tribus indigènes, vivant sur ces terres isolées depuis des millénaires. Nous allons nous intéresser particulièrement à 5 d’entre elles : les Tikuna, présents dans le bassin du Rio Amazonas, les Uitoto, longeant les rives du fleuves Putumayo, les Puinaves, connu pour vivre au pied des Cerros de Mavecure, les Tukanos ainsi que les Nukak Maku, dernier peuple indigène nomade de Colombie.
Les Tikunas
On dénombre environ 8000 Tikunas (ou Ticunas) en Colombie (et 40.000 autres vivant côté Pérou et Brésil), ils sont essentiellement concentrés autour du Parque Nacional Natural Amacayaco, non loin de la ville de Leticia, même si on en retrouve également dans d’autres départements comme dans le Vaupés par exemple.
Selon la croyance, les Tikunas descendraient directement des poissons à qui la divinité Yoi auraient décidé d’offrir une vie terrestre. Les Tikunas ont malheureusement été victimes pendant plusieurs décennies de violence et d’expulsion. Les croyances chamaniques ont été petit à petit remplacées par des préceptes évangéliques et beaucoup de Tikunas s’habillent avec des vêtements occidentaux. Néanmoins, la plupart continue de parler leur propre langue (la langue ticuna) et certaines cérémonies ancestrales continuent d’être perpétrées comme la « Pelazon » que l’on organise lorsque une jeune vient d’avoir ses premières menstruations. Celle-ci est alors isolée du reste de la communauté pendant que les autres s’affairent à organiser une véritable fête, où plusieurs tribus de la communauté se rassemblent durant 3 jours au rythme des chants et de la musique.
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Traditionnellement, les Tikunas vivent plutôt dénudés, ornés de plusieurs bijoux coloré fait de bois, de métal ou de plume selon les clans et arborant généralement un serre-tête de plume. Certaines tribus isolées continuent de s’habiller selon les coutumes traditionnelles, d’autres vont seulement revêtir le vêtement traditionnel durant les cérémonies, comme celle de la Pelazon par exemple. Artisans accomplis, ils sont connu pour l’art de la vannerie (fabrication d’objets tressés avec des fibres végétales), pour leurs mochilas, pour leurs masques peints ainsi que pour leurs canoës dont la qualité est appréciée dans toute la région.
Les Uitotos
La communauté indigène des Uitotos vit majoritairement dans le département de Putumayo ainsi qu’au delà de la frontière péruvienne. Outre l’arrivée des Conquistadors au 16ème siècle, les Uitotos subirent de plein fouet l’exploitation du caoutchouc et l’arrivée de grandes routes de commercialisation dans le région au début du 20ème siècle, causant en près de 30 ans la disparition de plus de 40.000 indigènes. Aujourd’hui, le siège de l’ancienne société « Peruvian Amazon Company » (appelée aussi Casa Arana) a été transformé en lieu de mémoire en hommage aux nombreux indigènes disparus. Aujourd’hui, les peuples Uitotos vivent dans des réserves naturelles officiellement reconnues comme étant de leur propriété.
Les Uitotos parlent différents dialectes selon leur zone géographique, tous appartenant à la famille linguistique wiuoto. Leur économie est essentiellement basée sur l’agriculture et la pêche. On y cultive par exemple du yuca, du maïs, du coca, du platane ainsi que différentes sortes de piments, qui ne sont pas simplement utilisés comme ingrédients mais également dans certains rituels ancestraux pour la purification de l’âme et la prévention des maladies.
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Traditionnellement, les familles Uitotos vivent ensemble au sein d’une grande maison, appelée maloca. Chaque maloca est dirigée par un couple, généralement le couple le plus âgé ou celui qui possède le plus de connaissance. De temps en temps, les différents membres de chaque malocas se réunissent le temps d’un rassemblement festif, à l’occasion de lancement des récoltes ou de la fin de la saison de la chasse par exemple. L’occasion de chanter et de danser ensemble au rythme des instruments traditionnels de la région, de s’adonner à quelques rites divinatoires ainsi que de partager un copieux repas préparé par l’ensemble des communautés.
Les Puinaves
Si vous êtes de passage dans la région de Guainia, à la recherche des magnifiques Cerros de Mavecure, sans doute allez-vous être amenés à rencontrer la tribu des Puinaves, installée dans le village d’El Remanso, au pied des Cerros. Les Puinaves représentent environ 4500 personnes vivant au bord de la rivière Guainia. Ils vivent essentiellement de l’horticulture, de la pêche, de la chasse et de la cueillette. Traditionnellement, ils utilisent un calendrier solaire qui leur permet de suivre les saisons et les cycles de reproduction des animaux.
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Les Puinaves vivent en petite communauté, généralement à 5 ou 6 familles. Chaque famille possède sa propre maison faite en matériaux naturels. Bien que beaucoup de rituels n’aient malheureusement pas résisté à l’influence évangélique, certaines traditions sont restées, comme le rituel de la chicha (préparation de la chicha de yuka, une boisson traditionnelle). Au niveau de la tenue, si à l’époque l’usage du Guayuco (tissu en toile porté à la taille de manière à cacher les parties intimes) était courant, il l’est beaucoup moins aujourd’hui en raison de l’influence occidentale.
Les Tukanos
Installés dans la région de Guaviare et de Vaupés ainsi que sur le territoire brésilien, les Tukanos (ou Tucanos) se distinguent par leur multilinguisme. Un Tukano parle généralement jusqu’à 4 langues différentes. Cette spécificité est due au fait, que traditionnellement, les Tukanos se marient avec un membre d’une autre tribu, qui généralement, parle une autre langue. Comme pour les Puinaves, les Tukanos vivent en petite communauté, entourée de 3 ou 4 familles d’une même lignée, au sein de la même « maloca ».
Les Tukanos sont également connus pour pratiquer la Ceremonie de Ayahuasca. Cette cérémonie consiste à boire un thé à base d’une plante locale, l’Ayahuasca ou yagé, connue pour ses effets hallucinogènes. Un rituel pratiqué par les chamans depuis plus de 2000 ans. L’objectif est multiple, on l’utilise pour ses vertus supposées de guérison ou pour des raisons mystiques.
La tribu des Tukanos pratique aussi l’artisanat, confectionnant par exemple des vases ou des paniers tissés. La majorité des indigènes Tukanos portent des vêtements occidentaux, seuls les plus anciens hommes des villages un peu plus reculés portent encore le Guayuco, les femmes plus âgées portent des jupes traditionnelles faites main.
Les Nukak Maku
Les Nukak Maku sont l’une des dernières communautés nomades de Colombie. Ils vivent essentiellement au cœur de la forêt amazonienne, entre les fleuvent Inirida et Guaviare. Ils sont connus pour leur technique de chasse particulièrement efficace, utilisant des flèches empoisonnées pour paralyser leurs proies. Ils sont également capables d’imiter parfaitement les cris des animaux, leur permettant ainsi d’attirer leur proie facilement. Non immunisés contre les maladies occidentales, ils ont été malheureusement décimés au fur et à mesure des années. Le conflit armé fut également très destructeur pour les Nukak Maku, qui se retrouvèrent malgré eux au milieu des guerillas.
Les Nukak Maku sont reconnaissables à leurs peintures rouges qu’ils ont sur le visage et sur certaines parties du corps. Cette couleur rouge provient de l’Achiote, un piment naturel qui produit une sorte de poudre ocre. L’art du tissage est réservé aux femmes, qui utilisent pour se faire des fibres de moriche (une espèce de palmier local) ou des fibres de cumare. Elles fabriquent par exemple des bracelets appelés Kdn’Yii qu’elles portent aux chevilles ou aux poignets et qui symbolisent le « el mundo de arriba » (le monde d’en haut).
Les communautés du Choco, sur la côte du Pacifique
Les Embera Chami
Dispersés principalement entre les régions de Choco, de Risaralda et Caldas, les Embera Chami constituent la troisième plus grande communauté indigène de Colombie. La communauté s’étend également par delà des frontières, au Panama et en Equateur. Ils parlent leur propre langue, qui appartient à la famille linguistique Choco, de même que l’autre grande tribu du Pacifique, les Wounaan.
Toute la vie des Embera Chami est organisée autour des esprits et de la spiritualité, une spiritualité matérialisée par la figure du Chaman. La place des animaux, des plantes et de l’eau y est primordiale. Pour se nourrir, ils pratiquent essentiellement la chasse et la pêche. Ils sont d’ailleurs connus pour tuer leurs proies en utilisant les sécrétions vénéneuses de la grenouille Phyllobates terribilis (surnommée à juste titre en anglais la «Golden Poison Frog »).
Les tenues des Embera se distinguent selon leur zone géographique. Les communautés installées au bord des fleuves seront généralement vêtues de couleurs vives, les hommes d’un long Guayuco coloré (bien que certains commencent à mettre des pantalons), et les femmes d’une Paruma (jupe colorée aux motifs ethniques) et d’un soutien-gorge, le tour accompagné de bijoux. En montagne, les femmes Embera portent plutôt des tenues plus habillées (manche longue et pantalon) dans des couleurs vives (généralement du bleu ou du rouge). Les Embea se colorent parfois le visage de peinture en signe d’appartenance sociale ou lors de cérémonies divinatoires.
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