Situé aux portes des terres sauvages de l’Amazonie Colombienne, le département de Putumayo et sa capitale Mocoa font partie de ces petits joyaux naturels que l’on aimerait garder jalousement pour soi. Si la région est encore peu connue du grand public, un lieu se démarque toutefois : la Cascade de la fin du monde, une cascade exceptionnelle au nom plutôt énigmatique …
Sommaire :
- Putumayo, la magie aux portes de l’Amazonie
- Mocoa et Sibundoy, les deux principales villes de Putumayo
- Les stigmates de la guerre …
- Que faire à Putumayo ?
- Ayahuasca, un rituel chamanique ancestral
- Comment se rendre à Putumayo ?
Putumayo, la magie aux portes de l’Amazonie
Putumayo est une région à la croisée des frontières. Situé au sud-ouest de la Colombie, le département borde les terres équatorienne et péruviennes. Il longe également la fameuse forêt amazonienne, conférant au département une petite impression de bout du monde. Entre ses nombreuses cascades, les couchers du soleil sur le fleuve à couper le souffle, les couleurs des oiseaux et des papillons et ses traditions indigènes vieilles de plusieurs millénaires, le territoire de Putumayo n’en finit pas de nous émerveiller.
Mocoa et Sibundoy, les deux principales villes de Putumayo
La ville la plus célèbre du département se nomme Mocoa, c’est la capitale de Putumayo. La ville fut malheureusement le théâtre de l’une des catastrophes naturelles les plus meurtrières du pays en 2017, lorsque qu’une coulée de boue détruisit tout sur son passage, tuant plus de 300 personnes. Si la ville en elle-même n’a rien d’extraordinaire mis à part peut-être une mignonne petite église, ce sont ses alentours qui valent particulièrement le coup d’œil, comme la Cascade de la Fin du Monde ou la cascade de Hornoyaco, nous y reviendra un peu plus tard.
L’autre village vitrine de Putumayo s’appelle Sibundoy, à quelques 80 km de distance de Mocoa. Le village est reconnu pour être l’un des centres urbains présentant la plus grande présence indigène de la région. C’est d’ailleurs à Sibundoy que l’on peut assister chaque année, fin février début mars, au Carnaval del Perdon, une fête folklorique qui se perpétue de génération en génération entre les communautés Inga y Kamëntsá. Au programme : musique, danse, costumes traditionnels colorés et rituels ancestraux.
Les stigmates de la guerre …
Les terres de Putumayo furent malheureusement le théâtre de nombreux conflits armés, parmi les plus meurtriers de l’histoire du pays. Sa difficulté d’accès, ses grandes étendues de forets vierges ainsi que proximité avec l’Equateur et le Pérou en ont fait l’un des fiefs privilégiés des groupes armés ou narcotraficants, dont le célèbre groupe des FARC. Aujourd’hui, la situation s’est beaucoup apaisé et le territoire est accessible au public en toute sécurité. Evitez tout de même de vous balader dans la jungle sans aucun guide, préférez les excursions organisées par les acteurs éco-touristiques de la région. Cela permettra aussi par la même occasion de participer, à votre échelle, au développement économique et sociale de la communauté.
Que faire à Putumayo ?
La cascade del Fin del Mundo, la merveille de Putumayo
S’il n’y avait qu’un seul site à visiter à Putumayo, ce serait sans aucun doute celui-ci ! Découvert pour la première fois en 1996 lors d’une expédition, La cascade del Fin del Mundo (Cascade de la Fin du Monde) fut nommée ainsi en référence à une scène du film « Los dioses deben estar locos », vue depuis la cascade par temps nuageux ressemblant étrangement au décor de la « fin du monde » visible dans le film. Mais laissons de côté les références cinématographiques pour revenir à l’essentiel. Cachée entre les montagnes et les canyons qui séparent la ville de Mocoa à celle de Villagarzon, la Cascada del Fin del Mundo est un ensemble de plusieurs chutes d’eau formant plusieurs piscines naturelles aux eaux cristallines. Le tout surplombé par une jungle sauvage, où le bruit des oiseaux se conjuguent avec le vert des plantes. Mais le point d’orgue du lieu, c’est bien cette cascade de près de 70 m de haut, impressionnante à en donner le vertige. Il est possible de l’admirer d’en haut, au plus près de la chute. Pour y accéder, il faut compter entre 1h et 1h30 de randonnée en forêt à partir de l’entrée du sentier. Depuis Mocoa, vous n’aurez pas de mal à trouver un véhicule ou un bus qui passera par la route (en direction de San José de Pepino ou Villagarzón.
→ Prix de l’entrée : 25.000 COP pour les adultes et 10.000 COP pour les étudiants et enfants
→ Horaires d’ouverture : de 7h au 12h, tous les jours sauf le mardi.
El Ojo de Dios, la cascade aux mille couleurs
Située non loin de la Cascade de la Fin du Monde, la Cascade El Ojo de Dios est également un incontournable de la région. Son nom, elle le doit à sa forme particulière : un trou dans la roche semblable à la forme d’un œil permettant le passage d’un chute d’eau à plus de 35 m d’altitude. La beauté de cette cascade est surtout due aux différentes couleurs reflétées sur les parois rocheuses. Pour accéder à ce lieu unique, vous devrez emprunter un sentier au cœur de la forêt, l’occasion d’apprécier la végétation avoisinante et observer les nombreux oiseaux qui s’y cachent (n’oubliez pas les jumelles !). Sachez qu’il est possible de faire appel aux services d’un guide local, vraisemblablement indigène, qui, en plus de vous mener à la cascade, vous livrera tous les secrets des lieux. Les plus aventuriers pourront tester la descente en rappel de la cascade. Une activité très populaire !
Pour y accéder depuis Mocoa, vous prenez un bus direction Villagarzón et vous demandez à descendre à la Posada Dantayaco. Une randonnée de 2h vous attend ensuite avant d’atteindre la cascade.
→ Prix de l’entrée : 15.000 COP par personne
→ Horaire d’ouverture : De 7h à 17h
La Cascade Hornoyaco
On reste dans l’ambiance cascade avec la Cascada Hornoyaco, une impressionnante chute d’eau de près de 55 m de hauteur qui se jette dans une vaste piscine naturelle, idéale pour un moment baignade. Pour y parvenir, vous devez vous arrêter au km 2 de la route Mocoa – Villagarzón (le chauffeur saura vous indiquer où vous arrêter). De là, vous entamerez un sentier de 30 minutes environ au cœur de la jungle. Prévoyez les bottes en caoutchouc s’il a plu les jours précédents. Le sentier est assez étroit, et vous vous demanderez peut-être parfois si vous ne vous êtes pas trompé de chemin. Pas de panique, c’est normal ! Plusieurs cordes jaunes ont été fixées afin de vous aider à traverser la forêt, et par la même occasion, vous rassurer : vous êtes bien sur le bon chemin. Le principal avantage de la cascade Hornoyaco est sa tranquillité. Le secret est encore bien gardé, vous avez beaucoup de chance de vous y retrouver seul. L’occasion de se ressourcer en toute décontraction.
→ Prix de l’entrée : 2000 COP
→ Horaire d’ouverture : Pas d’horaire
Le Canyon de Mandiyaco, quand la roche raconte une histoire …
Observer les formations rocheuses du Canyon de Mandiyaco, c’est un peu comme observer les nuages. On se surprend à apercevoir un nez, une bouche, un regard, un museau … La contemplation laisse peu à peu la place à l’imagination. On se raconte des histoires, des histoires d’antan. Scientifiquement, l’origine de ces étranges visages rocheux n’est connue. Certains affirment que c’est dû à la force des eaux du Rio Mandiyaco, d’autres invoquent une activité volcanique passée… Qu’importe la raison, on reste ébahi devant ce spectacle rocheux époustouflant qui s’étend sur 441 m.
Le Canyon de Mandiyaco est situé sur la route qui sépare Mocoa à Pitalito (au km 25 plus exactement). Plusieurs minibus proposent de faire le trajet depuis Mocoa. Il peut se visiter soit via une randonnée, au milieu des formations rocheuses, soit via une balade en canoë, quand le fleuve n’est pas trop haut. Un immense pont suspendu vous permettra également d’avoir une vue imprenable sur le canyon.
→ Prix de l’entrée : 2.000 COP
→ Horaire d’ouverture : pas d’information sur les horaires
Visiter el Centro Experimental Amazonico (CEA)
Le Centro Experimental Amazonico (CEA) est un centre de recherche créé dans le but de protéger la faune et la flore de la région et par la même occasion améliorer la qualité de vie de ses habitants. Il se situe à 8 km de Mocoa, sur la route de Villagarzón. La réserve s’étend sur 131,6 ha, dont 90% constitué de forêt vierge et présente 6 projets distincts, dont le Jardin Botanique et le Centre de Réception et de Récupération des Animaux Sauvages. Le centre s’engage en effet à recueillir les animaux sauvages autrefois maltraités afin de les préparer au mieux à leur retour dans leur habitat naturel. On y croise des tapirs, des tigres, des tortues, des singes, des perroquets, etc. Plusieurs sentiers permettent de faire de jolies balades au cœur de cette nature saisissante. La vue sur le lac artificiel est tout simplement magnifique. Une visite éducative très intéressante, idéal si vous voyagez en famille par exemple !
→ Prix de l’entrée : 15.000 COP pour les adultes et 10.000 COP pour les enfants
→ Horaires d’ouverture : du lundi au vendredi, de 9h à 15h30 et les samedi et dimanche, de 9h à 16h.
Le rituel Ayahuasca, un rituel chamanique ancestral
La région de Putumayo est connue également pratiquer dans quelques tribus indigènes ce que l’on appelle la Ceremonia de Ayahuasca. Cette cérémonie consiste à boire un thé à base d’une plante locale, l’Ayahuasca ou yagé, connue pour ses effets hallucinogènes. Un rituel pratiqué par les chamans des tribus indigènes d’Amazonie depuis plus de 2000 ans. L’objectif est multiple, on l’utilise pour ses vertus supposées de guérison ou pour des raisons mystiques. Hallucinations auditives, visions, sentir son propre corps se transporter d’un endroit à un autre, … Voici quelques effets ressentis après avoir ingéré le breuvage. Il est possible de participer à ses cérémonies et de tester l’expérience. Restez tout de même vigilant, renseignez-vous bien sur la compagnie qui vous accompagnera durant le rituel, certaines sont peu scrupuleuses et malhonnêtes. Vérifiez également avant que votre corps pourra supporter cette expérience. Les premiers effets directs de la plante sont d’intenses vomissements. Un régime spécial est donc recommandé avant de participer à la cérémonie.
Comment se rendre à Putumayo ?
- En bus :
Il est possible de rejoindre la ville de Mocoa en bus depuis Pitalito, la grande ville la plus proche (entre 2 et 3 heures de trajet pour un prix de 25.000 COP), depuis Bogota (12 heures de trajet pour 80.000 COP), depuis Cali (13 heures de trajet pour 55.000 COP, possibilité de faire le trajet de nuit) et depuis Medellin (19 heures de trajet pour 110.000 COP). Tous ces bus sont desservis par la compagnie Coomotor.
- En avion :
La compagnie Satena propose des vols direct Bogota – Villagarzón (environ 1h40 de vol) et Cali – Villagarzón (environ 1h30 de vol).
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