Bien qu’un poil reculé dans les méandres de la montagne andine, le département du Cauca, situé dans le sud-est de la Colombie, ne manque pas de richesse. Quelles soient architecturales, comme Popayan, archéologiques, comme Tierradentro, ou encore culturelles comme Silvia et son marché indigène. En route !
Sommaire
- Popayan, la ville blanche de Colombie
- Silvia et son marché indigène traditionnelLes Indiens Guambiano
- La tenue des Guambianos, un style très étudié
- Tierradentro, un bond dans l’histoire
- Le village de San Andrés de Pisimbalà
Popayan, la ville blanche de Colombie
Fondée au 16ème siècle et située au pied du volcan Puracé, la ville Popayan est l’actuelle capitale de la région de Cauca. Il s’agit de l’une des villes les plus dynamiques et importantes du pays économiquement parlant. Mais Popayan est avant réputée pour son architecture coloniale particulière et sa couleur blanche, qui prédomine sur quasiment toutes les façades de la ville. Plutôt curieux pour un pays connu pour ses ruelles colorées ! La raison remonte à quelques siècles auparavant, lorsque les villageois faisaient face à une terrible épidémie transmise par une puce tropicale, la Niquia, que seule la chaux parvenait à tenir à distance. Petit à petit, les façades de Popayan furent complètement badigeonnées, transformant ainsi la ville en véritable sanctuaire blanc. Aujourd’hui, la maladie a été complètement éradiquée, mais les habitants continuent de perpétrer la tradition en blanchissant chaque année les façades à la chaux.
Outre sa couleur, la ville de Popayan séduit grâce à ses ruelles pittoresques, ses balcons en fer forgé, ses magnifiques places pavées et ses patios verdoyants. Popayan est également reconnue pour son patrimoine religieux, particulièrement riche, comme en témoignent les nombreuses églises majestueusement édifiées au quatre coins de la ville. Popayan est d’ailleurs considérée comme la capitale religieuse de la Colombie.
Les processions de Pâques à Popayan
A l’occasion de la traditionnelle Semaine Sainte, la ville de Popayan se remplit d’une ferveur religieuse assez hors du commun. Pendant plusieurs jours, de nombreuses manifestations religieuses sont organisées ça et là dans la ville. En point d’orgue, les fameuses processions où sont transportés à bout portant d’immenses statues bibliques, à la lumière des bougies et flambeaux. Que l’on soit croyant ou non, l’expérience vaut le coup d’être vécue.
Que faire à Popayan ?
Se balader dans les rues de la ville
Le centre historique de Popayan est l’un des mieux conservés de Colombie. Ne manquez pas de faire un tour du côté du magnifique Parque Caldas, la place principale de Popayan. Un écrin de verdure entouré par la majestueuse Cathédrale Basilique Nuestra Senora de style néoclassique et dominé par la statue de Fransisco José de Caldas, un héros nationaliste. Un peu plus loin, ne manquez la fameuse Torre del reloj (Tour de l’horloge), surnommée le « Nez de Popayan ». Autre incontournable : les arches de briques du Puente del Humilladero, entourés d’arbres fleuris. Magnifique !
Participer à un Free Walking Tour
Excellent moyen d’en découvrir un peu plus sur la ville. Accompagné par un guide local, vous explorerez les différents recoins de Popayan, certains incontournables, d’autres beaucoup moins connus. La ville n’aura plus aucun secret pour vous ! L’agence Get Up and Go propose par exemple deux Free Walking Tour par jour (prix libre) de 2h30, l’un à 10h, l’autre à 16h. Pas besoin de réserver, rendez-vous simplement au Parque Caldas. L’association promeut le développement touristique dans les zones autrefois victimes du conflit armé colombien.
Admirer la vue depuis le Morro del Tulcán
Popayan est surplombée d’une curieuse butte verte, le Morro del Tulcán, l’un des plus importants vestiges précolombien de la ville. Erigé entre l’an 500 et 1600 AC, le Morro de Tulcán fut utilisé par les indigènes comme temple sacré, où étaient vénérés les dieux, le soleil, la lune, les étoiles et la pluie. En 1937, on érigea au simmet de la pyramide la statue équestre du conquistador Sébastian de Belalcázar, fondateur de la ville. Outre l’aspect historique du site, le Morro del Tulcán vous offrira une vue imprenable sur Popayan !
Déguster la gastronomie de Popayan
Saviez-vous que Popayan fut déclarée capitale gastronomique en 2008 par l’UNESCO ? La ville possède en effet une tradition culinaire particulièrement riche. Chaque année, elle organise notamment le Congrès National de la Gastronomie de Popayan, un événement reconnu à l’international. Côté spécialité, ne manquez pas les délicieuses empanaditas de Pipian, des petits beignets fourrés à la pomme de terre et baignés dans une sauce aux cacahuètes. Autre incontournable : les carantantas con hogao, des chips de maïs soufflées, agrémentées d’une sauce tomate aux oignons fondus. Un délice !
Niveau boisson, on peut citer le champus, à base de mais, de fruits d’épices et de miel ou encore le salpicon payanés, un savoureux mélange de mures andines, de lulo (fruit typique de Colombie) de morceaux de guanabana.
Faire un tour aux thermes de Coconuco
Situé à une quinzaine de kilomètres de Popayan, la région de Coconuco est connu pour abriter de nombreuses sources d’eau chaudes naturelles où il fait bon se relaxer. Ces eaux, qui peuvent atteindre les 40°, sont directement chauffées par l’activité volcanique. Deux sites sont notamment accessibles : les eaux thermales Agua Tibia, un site privé ayant aménagé plusieurs piscines thermales, au cœur d’un cadre naturel assez exceptionnel.
L’autre option se nomme Agua Hirviendo, qui propose des piscines naturelles également aménagées un peu plus chaudes. Il vaut mieux éviter les weekends, le site est pris d’assaut par les visiteurs colombiens.
Silvia et son marché indigène traditionnel
Si vous êtes de passage dans la région de Cauca, il serait dommage de ne pas faire un tour du côté de Silvia, un petit village andin plutôt reculé essentiellement connu pour son marché traditionnel.
Chaque semaine en effet (le mardi plus précisément), des dizaines d’artisans se rassemblent sur la place principale de Silvia pour vendre leur produits 100% locaux. Parmi ces vendeurs, ceux qui retiennent le plus l’attention sont les indigènes Guambianos, qui résident dans les montagnes avoisinantes et qui descendent chaque semaine pour l’occasion afin de vendre leur produits agricoles et artisanaux.
Fruits, légumes, volailles, pommes de terre, mais aussi vêtements, sacs, bijoux, etc sont ainsi vendus dans la bonne humeur. Qu’on ne s’y méprenne pas, on est loin du marché typique pour touriste. A Silvia, le marché du mardi fait partie intégrante du quotidien des habitants, c’est ce qui fait totalement son charme.
Les Indiens Guambiano
On estime le nombre de Guambiano en Colombie à 12.000 personnes environ. Ils parlent le Nasa Yuwe entre eux. Le nom des Guambianos viendrait du mot « Guambia », signifiant un sac traditionnel utilisé par les femmes pour transporter leur nécessaire à tisser. En effet, les femmes Guambianos sont reconnues pour exceller dans l’art du tissage. La vente de leur production est d’ailleurs la principale source de revenu de la tribu.
Mais les Guambianos sont également réputés pour leur travail d’agriculture, suivant des méthodes agricoles ancestrales, mais aussi d’élevage. Bien que le peuple Guambiano est assez réservé de nature, ils sont réputés pour leur gentillesse et leur sourire. Veillez toutefois à leur demander la permission si vous voulez les prendre en photo, ou le cas échéant rester discret.
La tenue des Guambianos, un style très étudié
Les Guambianos portent une attention toute particulière à leur style vestimentaire, c’est une manière pour eux de résister face aux modes occidentales et se démarquer des autres. Les hommes comme les femmes portent de longues jupes cintrées de ceintures en cuir. Noires pour les femmes, bleu nuit pour les hommes. Sur leur épaules, les femmes se drapent d’un pagne d’un bleu vif, orné d’un rebord rose ou rouge. Les hommes enfilent quant à eux un épais poncho, appelé Ruana, complété d’une écharpe rouge. Sur les têtes, les hommes comme les femmes abordent soit un chapeau melon, soit un chapeau de paille plat et rond. A leur cou, les femmes superposent de nombreux colliers traditionnels. Enfin, pour se déplacer, les femmes ne quittent pas leur mochillas (sac traditionnel).
Tierradentro, un bond dans l’histoire
Second site archéologique de Colombie après San Agustin, le Parc archéologique de Tierradentro est un véritable condensé d’histoire et de nature. Site d’exception, il fut classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 1995. Beaucoup moins touristique que son grand frère, San Agustin, le site de Tierradentro offre pourtant une grande variété de vestige précolombien à admirer. Vous pourrez y admirer notamment de nombreuses hypogées, vastes tombes souterraines construites entre le 6ème et 10ème siècle et ornées de divers motifs colorés. Des vestiges exceptionnels qui témoignent parfaitement de l’organisation sociale de l’époque. Le site abrite également de nombreuses statues précolombiennes.
Le musée archéologique de Tierradentro
La Visite de Tierradentro commence généralement par le Musée archéologique. C’est d’ailleurs à cet endroit que vous pourrez acheter votre billet d’entrée qui vous donnera accès aux différents sites du Parc. En dehors de ça, la visite du Musée est intéressante car elle vous livrera plusieurs informations sur la civilisation qui occupait autrefois la région. Vous y retrouverez plusieurs exemples de statues et céramiques découvertes dans les environs ainsi que quelques vêtements et outils traditionnels. Le Musée vous permettra également de mieux cerner la tradition des fameuses Hypogées, ce qui vous sera utile pour la suite de la visite.
Le Parc Archéologique de Tierradentro
Infos pratiques
Le prix d’une entrée adulte est de 25.000 COP par personne. Les entrées s’achètent donc au Musée Archéologique. On vous y remettra un passeport à ne pas perdre car celui-ci vous permettra d’accéder aux différentes entrées des sites pendant deux jours consécutifs. Le Parc est ouvert de 8h à 16h et est fermé tous les premiers mardi du mois.
L’Alto de Aguacate
Après la visite du Musée, vous pouvez vous diriger vers l’Alto del Aguacate. Comptez environ 1h30 de marche pour atteindre les premières tombes funéraires (attention, ca grimpe !). Il est possible d’observer une trentaine d’hypogées encore relativement en bon état. Les tombes ne sont pas très profondes (2m en moyenne) et moins colorées que dans certains des autres sites du parc. Néanmoins, la visite vaut quand même le coup d’œil, ne fut-ce que pour apprécier la magnifique vue sur la vallée. La randonnée est particulièrement jolie et agréable. Si vous aimez la nature, vous serez servis !
L’Alto de San Andrès
Un peu plus loin, à environ 1h30 de marche depuis l’Alto de Aguacate, se découvre l’Alto de San Andrès, réputé pour contenir certaines des plus belles tombes du parc archéologique. L’état de conservation est tout simplement exceptionnel ! Afin de les préserver, ces hypogées sont gardées par un gardien, qui vous offrira l’accès après avoir vérifié votre passeport. N’hésitez pas d’ailleurs à les questionner sur l’histoire de ces tombes, leur connaissance du site est impressionnante.
El Talbon
Le site El Talbon est situé non loin du village de San Andrés de Pisimbala. Ici, pas de tombe mais quelques statues monolithiques, assez similaires à celle que l’on peut observer à San Agustin.
Loma de Segovia
Certains le considère comme le site le plus intéressant à visiter à Tierradentro. C’est ici que vous pourrez observer des tombes parmi les mieux conservées du parc, ornées de magnifique peintures. C’est ici également que se situe l’hypogée la plus profonde, jusqu’à 6m de profondeur, accessible via un escalier en colimaçon. Une visite assez exceptionnelle !
L’Alto del Duende
A 10 minutes de marche de Loma de Segovia se trouve le site de l’Alto del Duende, pas le plus riche ni le mieux conservé mais qui vaut tout de même le coup d’œil. 5 hypogées sont à observer. L’une d’entre elle fut l’objet de nombreuses spéculations de la part des archéologues. Sa structure assez similaire à celle d’une maison pourrait laisser penser que les hypogées feraient office de maison pour les défunts.
Le village de San Andrés de Pisimbalà
Le village le plus proche du site archéologique de Tierrandentro se nomme San Andrés de Pisimbalà. C’est ici que vous logerez certainement, même si il faut le savoir, l’offre n’est pas conséquente. Le village est assez tranquille et modeste même s’il fut le théâtre dans le passé de quelques conflits entre les habitants et les indigènes. En 2013, l’église coloniale du village fut même inciendié pour des raisons protestataires. Il est encore possible aujourd’hui d’observer cette église mais sans son toit, parti en fumée.
Cet article vous a intéressé ? Vous aussi, vous aimeriez inclure une étape dans la sublime région de Cauca, que ce soit la ville de Popayan, le site archéologique de Tierradentro ou le marché de Silvia, à votre circuit sur-mesure en Colombie ? En tant qu’agence locale réceptive, nous vous organisons des circuits personnalisés en fonction de vos envies et votre budget. Intéressé.e ? Contactez-nous.