On le connaît très peu et pourtant le département d’Arauca, situé au nord-est de la Colombie, déborde de richesses à découvrir. Observation des oiseaux et des dauphins roses, immersion dans la vie quotidienne d’un vrai Llanero, visite d’une authentique finca de cacao, … Les activités écotouristiques se sont développées ces dernières années afin de faire connaître au plus grand nombre ce territoire longtemps oublié des circuits touristiques.
Arauca en Colombie : des plaines à perte de vue
Bordé par les départements de Boyaca, Casanare et Vichada, le département d’Arauca jouxte la frontière vénézuélienne, séparé par l’impressionnant fleuve Arauca. Le département d’Arauca se situe au cœur de la région dite des Llanos (« les plaines »). Cette région, recouvrant le Nord-Ouest de l’Amérique du Sud, entre la Colombie et le Venezuela, se démarque par ses magnifiques paysages composés de plaines, de savanes et de marécages, idéales pour l’élevage du bétail notamment. Mais Arauca, c’est également une terre montagneuse, abritant sur son flanc occidental une partie de l’impressionnante Sierra Nevada del Cocuy, une formation montagneuse s’étendant sur près de 30km et composé de plus de 20 sommets enneigés.
La nature à l’état brut
Visiter le territoire d’Arauca, c’est découvrir une série de paysages aussi époustouflants les uns que les autres. Ici, la nature règne en maître et les traditions se transmettent de génération en génération. Le département est notamment connu pour sa grande concentration d’oiseaux. On en recense plus de 700 espèces différentes, entre hérons, éperviers, vautours, colibris, galbulas, Picidés, spatules rosés et encore beaucoup d’autres oiseaux colorés. Outre les oiseaux, le département est idéal pour quiconque souhaite observer des animaux sauvages dans leur habitat naturel. Durant les mois de janvier, février, mars, période de forte chaleur et de sécheresse, les animaux s’agglutinent en nombre autour des quelques « sabanas inundables » (savanes inondables en français, vastes terres arides ponctuées de quelques étendues d’eau peu profondes) pour se rafraîchir. On peut y retrouver des caïmans, des rongeurs (dont le Cabiaï, rongeur typique des Llanos) , des chevaux, des vaches, et évidemment beaucoup beaucoup d’oiseaux.
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Un territoire miné par les conflits armés
Si le département d’Arauca est encore si peu connu des touristes étrangers comme des touristes de Colombie, c’est malheureusement parce qu’il fut pendant longtemps le théâtre de nombreux conflits armés. Depuis les années 80, les groupes armés FARC et ELN se livrent une guerre sans merci, conflits qui s’envenimèrent entre 2006 et 2010. En cause : les plantations de coca, mais aussi le pétrole, source très lucrative dans la région. Des milliers de victimes civiles furent sacrifiées. En 2011, un pacte de paix est signé entre les deux groupes armés, c’est le soulagement pour la population qui commence petit à petit à regarder vers l’avenir. Les habitants profitent de ces quelques années de répit pour mettre en place plusieurs projets d’écotourisme afin de dynamiser l’économie du territoire. Malheureusement, depuis 2019, plusieurs voix dénoncent une reprise des conflits dans le département d’Arauca, pour le plus grand désarroi des habitants. La crise humanitaire que vit le Venezuela, pays frontalier, intensifie ce climat déjà tendu. Cela ne veut pas dire que le tourisme doit être stoppé, loin de là. Mais c’est une triste réalité à ne pas négliger. Pour ne prendre aucun risque, nous vous conseillons de ne pas vous y rendre seul mais plutôt de passer via une agence locale, qui saura vous encadrer et vous informer sur la situation du moment.
Les bons plans écotouristiques d’Arauca
On l’a dit, depuis le pacte de paix signé en 2011, plusieurs projets écotouristiques ont vu le jour afin de faire découvrir au plus grand nombre le territoire d’Arauca et son mode de vie. L’objectif est vraiment de se tourner vers un tourisme responsable et écologique, un tourisme qui profite directement à la population locale dans le respect de la tradition et l’environnement. Le but est également de développer le tourisme dans des zones rurales plus reculées afin de permettre aux voyageurs de découvrir le vrai quotidien d’un llanero d’Arauca. Voici un aperçu des différentes activités écotouristiques que vous pouvez faire lors de votre passage dans le département d’Arauca, en Colombie.
Observer les oiseaux et les dauphins roses
L’une des principales richesses d’Arauca est sans conteste sa grande concentration d’oiseau. C’est pourquoi, de nombreux tours de birdwatching sont organisés dans le département. Pendant plusieurs heures, vous partirez, en compagnie d’un guide local expert, à la découverte des plus beaux volatiles. En une seule matinée, il est possible de voir entre 70 et 150 espèces différentes d’oiseaux, c’est vraiment une expérience inoubliable.
Mais Arauca, c’est aussi un endroit privilégié pour l’observation des « toninas » (dauphins roses), présents en nombre dans les eaux des fleuves. Le temps d’une balade en bateau, toujours accompagné d’un guide local, vous assisterez à ce spectacle assez hors du commun. Vous pouvez aussi choisir de faire ce tour en fin d’après midi pour profiter, en prime, d’un fabuleux coucher du soleil. Un moment exceptionnel !
Déguster l’un des meilleurs cacaos du monde
Saviez-vous que le département d’Arauca produisait l’un des meilleurs cacaos au monde ? Durant deux années de suite (2010 et 2011), il fut d’ailleurs lauréat du prestigieux concours « International Cocoa Awards », au Salon du Chocolat de Paris. Il est considéré pat la Fédération International de Cacao comme un cacao « d’arôme fin » (« de fino aroma »), ce qui représente à peine 8% de la production mondiale de cacao. Pour toutes ces raisons, il serait dommage d’explorer le département d’Arauca en Colombie sans visiter une authentique finca de cacao. Deux fincas sont notamment ouvertes au public : la Villa Gaby et la Finca Astilleros de Kakaua. Dans les deux cas, vous apprendrez, le temps d’une visite, tout le processus de création du cacaco, de l’arbre à la barre de chocolat. Vous pourrez bien entendu profiter d’une délicieuse dégustation. Ça donne envie, non ?
Vivre comme un vrai Llanero
A l’image du département voisin Casanare, la culture du Llanero est très présente à Arauca. Traditionnellement, le Llanero se consacre à l’élevage (de vache principalement) dans ce que l’on appelle des hatos, sorte d’immenses ranchs dispersés au milieux des plaines. Le Llanero ne se sépare jamais de son cheval, qui l’aide à ramener les troupeaux à bon port. A travers champs et rivières, le Llanero maîtrise comme personne l’art du galop, le chapeau de cow-boy fièrement vissé sur la tête, et manie le lasso les yeux fermés. Les Llaneros accompagnent souvent leur labeur d’un « cantos de trabajo » (« chant de travail »). Le chant et la danse sont en effet prépondérant dans la culture llanera, notamment à travers le Joropo, musique traditionnelle par excellente. La musique Joropo colombienne se compose essentiellement d’une harpe, d’un cuarto (sorte de petite guitare à quatre cordes), une bandola llanera (petite guitare typique en forme de poire) et des maracas. Le rythme est assez rapide et on se laisse vite à esquisser quelques pas de danse. Mais attention, pas n’importe lesquels ! En effet, le Joropo est également un style de danse à part entière, qui puise ses racines dans les danses européennes comme le Flamenco.
Cette culture, il est possible de la découvrir à l’occasion d’une journée inédite au sein d’une authentique Finca Llanera. Finca spécialisée dans l’élevage du bétail (« ganaderia »), La Finca Campoalegre accueille en effet les visiteurs curieux à découvrir de l’intérieur leur mode de vie. Vous apprendrez à monter correctement à cheval, vous accompagnerez les hôtes lors de la traite des vaches et écouterez les chants typiques des Llaneros, vous prendrez un petit cours d’instruments traditionnels araucano, vous participerez au rassemblement du bétail et en profiterez pour admirer l’incroyable faune et flore du domaine, vous visiterez le cimetière de Campoalegre et écouterez les différentes traditions, mythes et légendes du territoire, enfin vous dégusterez la cuisine traditionnelle araucana, un délice !
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Randonnée dans le Parc Naturel El Cocuy
L’ouest du département d’Arauca est traversé par la majestueuse Sierra Nevada del Cocuy, l’une des chaînes de montagne les plus grandes d’Amérique du Sud, qui s’étale sur les départements de Boyaca, Casanare et donc d’Arauca. Le parc est connu pour être l’un des rendez-vous préférés des randonneurs en Colombie avec ses paysages alpins à couper le souffle, ses étendues d’eau limpides et ses neiges éternelles. Les montagnes du Parc El Cocuy sont également réputées pour abriter une végétation un peu particulière, caractéristique de l’écosystème Paramó. Le Páramo est un biotope que l’on retrouve exclusivement dans la Cordillère des Andes, entre la forêt et les neiges éternelles. Ce climat donne naissance à une végétation constituée de mousses, de lichens, d’orchidées mais aussi des fameuses « frailejones », plantes typiques et ancestrales, qui poussent uniquement à des altitudes entre 2000 et 4500 m.
Le parc El Cocuy ravit également les amateurs du birdwatching. La zone est en effet l’un des derniers refuges du menacé Condor des Andes, oiseau national de la Colombie. Aujourd’hui, El Cocuy est définitivement l’un des meilleurs spots du pays pour l’observation du majestueux oiseau. Pour connaître tous les itinéraires et randonnées possibles au Parc National El Cocuy, nous vous invitons à prendre connaissance de notre article dédié.
Comment accéder au département d’Arauca, en Colombie
Des vols quotidiens partent de Bogota vers la ville d’Arauca (capitale du département) via la compagnie Satena. Le vol dure environ 1h20 et coûte une quarantaine d’euros par trajet.
La compagnie Easyfly propose également des vols directs en direction d’Arauca depuis les villes de Bucaramanga, Barranquilla et Cucuta, en Colombie.
Il est aussi possible de rejoindre Arauca par bus avec la compagnie Copetran depuis les villes de Bucarramanga (65.000 COP environ, soit 16 euro), de Cucuta (60.000 COP environ, soit 15 euro) ou de Bogota (95.000 COP, soit 23 euro). Comptez au moins 6 h de trajet en bus.
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