Encore peu connu des touristes il y a quelques années, le département de Casanare, situé au cœur des plaines des Llanos, en Colombie, séduit de plus en plus de voyageurs à la recherche de nature et d’authenticité. Gardien d’une faune exceptionnelle, le département propose diverses sorties « safari » au cœur de sa savane luxuriante. Mais Casanare, c’est aussi une culture unique, mêlant gastronomie, musique et coutumes.
Sommaire
- Casanare, des plaines et des montagnes à perte de vue
- Une faune sauvage exceptionnelle
- La région des Llaneros, les cow-boys de la Colombie
- Le Joropo, la musique et danse traditionnelle de Casanare
- Qu’est-ce qu’on mange ?
- Nos idées d’activités à faire dans le Casanare
- Comment se rendre à Casanare ?
Casanare, une faune sauvage exceptionnelle
Le département de Casanare, presque aussi vaste que la Suisse en terme de superficie, se situe au cœur de la région dite des Llanos (« les plaines »). Cette région, recouvrant le Nord-Ouest de l’Amérique du Sud, entre la Colombie et le Venezuela, se démarque par ses magnifiques paysages composés de plaines, de savanes et de marécages, idéales pour l’élevage du bétail notamment. Mais Casanare, c’est également une terre montagneuse, abritant une partie de la Cordillère Orientale. C’est justement ce contraste en plaines et montagnes qui rend ce département si fascinant.
Si vous faites quelques rapides recherches sur le Casanare, vous remarquerez que l’une des activités phares de la région est le fameux « Safari Tour ». En effet, le département est réputé pour son incroyable biodiversité, à découvrir le temps d’une randonnée, d’une balade en bateau ou en jeep. En tête de liste, les oiseaux. Pas moins de 700 espèces différentes y sont recensées ! Héron, Ibis, Spatule Rose, Hocco, perroquet, oie, canard, toucan, colibri, aigrette, … C’est un véritable festival d’oiseaux colorés, les passionnés de birdwatching seront servis. Tous ces oiseaux vivent en parfaite harmonie avec d’autres mammifères, également très présents dans la région. C’est le cas du Cabiaï, rongeur typique des Llanos, de la loutre sauvage ou du majestueux jaguar, qui peut se fait un peu plus discret. Il est aussi possible de croiser quelques fourmiliers, des singes hurleurs, des cochons sauvages ou encore des cerfs, sans oublier de nombreux reptiles comme le caïman, l’anaconda ou la tortue d’eau. Bref, de quoi remplir l’appareil photo de nombreux souvenirs !
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Casanare : le tourisme communautaire au service de la paix
La vie des Casaneros ne fut pas toujours aussi paisible. Pendant presque 30 ans, la région a connu de terribles affrontements entre plusieurs groupes paramilitaires, laissant derrières eux des milliers de victimes. Le territoire fut divisé entre les différents groupes armés, comme les Farc, l’Eln et les groupes paramilitaires « Los Buitragueños » et « el Bloque Centauros de las Autodefensas Unidas de Colombia » (Auc). Une violence qui écarta pendant de nombreuses années le département de Casanare des guides touristiques, la région étant jugée trop dangereuse et inaccessible aux touristes. Par bonheur, depuis 2006 et les premiers accords de paix, la région n’a cessé de se développer et s’ouvre petit à petit au monde. Aujourd’hui, la question de la sécurité pour les touristes n’est plus un problème et de nombreuses initiatives de tourisme solidaire se sont peu à peu organisées afin de promouvoir et dynamiser économiquement la région. L’objectif ? Permettre aux touristes de découvrir une autre image de la Colombie tout en profitant directement aux communautés locales.
La région des Llaneros, les cow-boys de la Colombie
Mais l’animal emblématique à Casanare, ça reste sans conteste le cheval ! L’animal fait en effet partie intégrante du quotidien des llaneros, mieux, il fait partie de leur culture. Une culture qui se partage d’ailleurs par delà les frontières, avec le pays voisins du Vénézuela. L’élevage est l’une des activités phares des habitants de la région, qui ont construit ce qu’on appelle des hatos, sorte d’immenses ranchs dispersés au milieux des plaines. Les chevaux, indispensables, aident à ramener les troupeaux.
La figure du llanero et de son cheval est prépondérante dans la culture locale. A travers champs et rivières, il maîtrise comme personne l’art du galop, le chapeau de cow-boy fièrement vissé sur la tête, et manie le lasso les yeux fermés. Peut-être assisterez-vous même durant votre passage à une démonstration de Coleo. Le Coleo est un sport typique de la région, qui peut s’apparenter au rodéo américain. L’objectif est de rattraper, à cheval, un vache ou un taureau lancé à vive allure et de réussir à le faire chuter. Si vous préférez une initiation plus en douceur, de nombreux tours de tourisme communautaire proposent aux touristes de longues et jolies balades à cheval à travers les splendides paysages de Casanare. Vous apprendrez également à manier le lasso comme personne, à l’instar d’un vrai llanero !
« El Gran Llanerazo », la télé-réalité qui célèbre le Llanero
Preuve s’il en fallait de son importance dans la tradition locale, la figure du Llanero est présente également à la télévision, à travers un show TV appelé « El Gran Llanerazo » (Le meilleur Llanerazo). Le principe est simple : durant 75 jours, plusieurs candidats issus du département de Casanare, mais aussi d’Arauca, du Meta ou même du Vénezuela, s’affrontent durant plusieurs épreuves, toutes directement liées au travail du Llanero. Au programme : domptage du bétail, pratique du fameux « coleo », lutte contre l’anaconda, équitation, maniement du lasso, ou encore quizz de culture générale locale.
Le Joropo, la musique et danse traditionnelle de Casanare
Impossible d’évoquer le folklore llanero sans parler du Joropo, la musique traditionnelle par excellente. La musique Joropo colombienne se compose essentiellement d’une harpe, d’un cuarto (sorte de petite guitare à quatre cordes), une bandola llanera (petite guitare typique en forme de poire) et des maracas. Parfois, la mélodie s’accompagne d’un chant avec des paroles qui célèbrent la nature et le travail des Llaneros. Le rythme est assez rapide et on se laisse vite à esquisser quelques pas de danse. Mais attention, pas n’importe lesquels ! En effet, le Joropo est également un style de danse à part entière, qui puise ses racines dans les danses européennes comme le Flamenco. On retrouve en effet le jeu de pied du flamenco, appelé « Zapateo ». Energiquement, les danseurs (en couple) frappent en rythme le sol, les jambes toujours rigoureusement fléchies. Si vous êtes de passage dans la région, n’hésitez pas à demander où assister à une véritable démonstration de Joropo lors d’une festivité locale ou autre, cela vaut le détour !
Qu’est-ce qu’on mange ?
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La culture des Llaneros se retrouve également jusque dans l’assiette. La viande à la llanera est en effet reconnue dans tout le pays. L’un des plats les plus réputés reste la ternera a la llanera (viande de bœuf). Pour la cuisson, la viande doit être brochée sur une sorte de maille de fer, disposée au dessus d’un feu de bois. La ternera a la llanera est souvent accompagnée de yuca (manioc) et de bananes plantains, parfois aussi de riz ou de guacamole. Autre plat typique : le sancocho de pato pelon llanero, une sorte de soupe de canard agrémentée de riz, de yuca, d’ail et d’oignon. Enfin, impossible de ne pas citer les fameuses gofios, une spécialité typiquement llanera. Grossièrement, il s’agit de petites boules de mais grillée et moulue. Très gourmand ! Et pour accompagner tout ça, vous pouvez opter pour les boissons traditionnelles de Casanare, comme la limonada llanera, le guarapo (boisson fermentée à base de mais et de sucre de canne) ou une succulente bière locale.
Côté artisanat, ça donne quoi ?
La pièce d’artisanat incontournable de la région de Casanare est sans nul doute la alpargata. Il s’agit d’une espadrille, chaussure typique des llaneros, dont la semelle est faite de bois et le reste de la chaussure, à partir de cuir et peau de vache. Les alpargatas font également partie du costume des danseurs de joropo. Dans un autre style, on retrouve également beaucoup de pièce de chinchorro, une sorte de hamac à la colombienne, plus flexible et moins compact. Le chinchurro est le lieu de délassement par excellence des llaneros après une dure labeur.
Nos idées d’activités à faire dans le Casanare
Des « Safari Tours » organisés à pied, à cheval, en jeep ou en pirogue
On l’a vu, la région de Casanare est riche en découverte, que ce soit en termes de splendeurs naturelles ou culturellement parlant. Afin de participer au maximum au développement économique et social du département, nous vous conseillons de vous approcher d’une agence locale de tourisme communautaire ou de passer par une agence intermédiaire qui ferait le relais. Comme on l’a évoqué précédemment, plusieurs tours organisent des « Safari Tours » à pied, à cheval, en jeep ou en pirogue à la recherche des plus beaux animaux sauvages de la région. Un vrai safari à l’africaine, les éléphants et les lions en moins.
Si vous aimez particulièrement les reptiles, sachez que le parc Wisirare, situé juste en dehors du village d’Orocue, possède la plus grande concentration au monde de Crocodile de l’Orénoque, une espèce rare et malheureusement menacée. En dehors des crocodiles, la vaste réserve abrite une importante population d’oiseaux et autres animaux sauvages.
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Passer la nuit dans un Hato traditionnel
La plupart des safaris se font dans des hatos, ces fameux mi-fermes, mi-réserves que nous évoquions précédemment. L’avantage, c’est que vous pouvez dormir directement dans les hatos, ce qui vous promet une expérience complète et inédite, des chants des oiseaux du matin au magnifique coucher du soleil sur les plaines avoisinantes. Ça vous permet également de vivre une totale immersion dans la vie d’un Llanero, vous aurez l’occasion de déguster la gastronomie locale et peut-être profiter d’un concert ou d’une démonstration de joropo privée.
Parmi les hatos les plus incontournables, citons le Hato La Aurora, sans doute le plus connu de la région. Les chiffres donnent le tournis : 350 espèces d’oiseaux, 2500 cerfs, 42.000 cabiaïs, et même une vingtaine de jaguar ! Accompagné d’un guide, vous partirez à la rencontre des petits et grands locataires, l’appareil photo jamais très loin. D’autres activités sont proposées dans le Hato, comme la pêche, la recherche d’Anaconda, des tours nocturnes, etc.
Victime de son succès, le Hato La Aurora n’est pas très bon marché au regard des autres hatos de la région. C’est pourquoi, n’hésitez pas à jeter un œil sur d’autres offres qui pourraient tout aussi vous convenir. Le Hato Berlin par exemple, situé non loin d’un lagon, est également réputé pour la pratique du birdwatching, tout comme le Hato Altagracia, qui est un peu plus difficile d’accès (uniquement accessible en avion en saison des pluies) mais qui offre l’une des experiences les plus exceptionnelles que vous pouvez vivre dans la région.
Enfin, on peut citer le site El Encanto de Gunapalo, une réserve privée composée de 3 hatos (Hato Mata de Palma, Hato de Altamira et Hato Montana) qui est situé à 3h de Yopal. C’est la destination parfaite pour les amateurs de chevaux et pour pratiquer toutes les activités typiques du llanarero en général.
Yopal, Monterrey, Trinidad, … Plusieurs options pour vivre une experience à la llanera
Si vous arrivez en avion (voir paragraphe “comment se render à Casanare”), vous atterrirez dans la ville de Yopal, la capital du département. La force de Yopal, c’est surtout ses alentours : des montagnes luxuriantes, des rivières agitées, des prairies à perte de vue et de nombreux authentiques hatos qui tapissent le paysage.
A deux heures en voiture de Yopal, se situe Monterrey, une destination privilégiée des colombiens, connue notamment pour ses cascades telles que la cascade El Tobogan ou encore la cascade de la Algaroba, réputée pour la pratique du rappel. Si vous n’avez pas peur du monde, vous pouvez piquer une tête dans le Balneario la Roca, une grande piscine naturelle très prisée par les locaux. Enfin, pour les amateurs de sensations fortes, sachez qu’il est possible de tester le paramoteur, sorte de mélange entre le parapente et le vélo-moteur. La vue est tout simplement incroyable ! En parlant de vue, vous pouvez aussi randonner jusque la Piedra del Sol, qui offre au sommet un panorama exceptionnel sur les plaines avoisinantes.
La ville de Trinidad, à deux heures de Yopal, est également un bon point de départ pour la découverte des Llanos. Si la rivière n’est pas trop asséchée, vous pourrez atteindre de nombreuses autres destinations par bateau. Plusieurs hatos sont situés à proximité du village, dont la magnifique Reserva Altagracia.
Comment se rendre à Casanare ?
Le département de Casanare est une vaste région. Pour rejoindre certains endroits, on n’a pas le choix que d’emprunter des routes non-pavées. Le plus facile si vous n’êtes pas véhiculés est de rejoindre d’abord la ville de Yopal, la capital de Casanare. Depuis Yopal, plusieurs bus relient les villes principales du département. Néanmoins, si vous souhaitez rallier un hato ou participer à un safari, vous aurez probablement besoin de faire appel à une société de transport.
Concrètement, hormis la voiture, il y a deux manière deux rejoindre la ville de Yopal : soit en avion, soit en bus.
- En avion :
Les compagnies Avianca et Latam proposent toutes deux des vols depuis Bogota jusque Yopal, la capitale de Casanare. Le trajet dure approximativement 1 heure.
- En bus :
Des bus directs existent depuis Bogota vers Yopal via la compagnie Flota Sugamuxi. Le trajet dure approximativement 7 heures. Attention, durant la saison des pluies, certaines routes risquent d’être partiellement bloquées. Vérifiez bien en amont auprès des locaux.
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